Plus de 70 ans après sa création, l’Agence française de développement (AFD) poursuit sa saga. Plus de 2013, 5 millions d’euros ont été versé au continent africain. Sa filiale Proparco, a fortement soutenu des investissements pour le secteur privé, avec une part belle dédiée à l’Afrique subsaharienne. Décryptage.
Dov Zerah, Dg de l’AFD L’Agence française de développement (AFD), qui a dépassé 7 milliards d’euros en termes de décaissements en 2012, a versé la bagatelle de 5 milliards d’euros dont 3,6 milliards d’euros devraient être déclarés au titre de l’aide aux pays pauvres. L’Afrique, en particulier, la région au Sud du Sahara, a capté 1/3 des flux de ses financements globaux (soit 28,9% de l’activité en termes d’autorisations de financements). Elle reste une zone à la fois prioritaire et stratégique. Les raisons sont multiples. Il y a plus 300 ans, que le continent africain était au coeur des jeux de convoitises des puissances étrangères d’une zone géographique à une autre. Selon la localisation de ses matières premières, les compagnies de la Manche, de l’Atlantique, avaient pris des positions stratégiques, militaires et économiques pour leur exportation. Il y avait aussi à cette époque cette stratégie des comptoirs commerciaux français, américains, anglais, hollandais et portugais, de véritables armes pour conquérir les marchés florissants du continent. Les mers, les fleuves, avaient constitué des colonnes vertébrales pour asseoir leur suprématie de monopole et d’exportation des produits agricoles et minéraliers des territoires africains pré-indépendances.
Guichet public financier de la France
Les temps ont changé, de même que les dispositifs. Mais la stratégie de positionner le continent au coeur du dispositif financier et de développement en s’appropriant de ses préoccupations économiques a peu évolué. La France, l’ancienne métropole de la quasitotalité des pays au Sud du Sahara, partageant des valeurs humanistes avec le continent, se soucie-t-elle beaucoup, moins, ou peu du développement de ses territoires après la période post indépendance ? L’AFD, créé par l’Etat français, est justement au coeur de ce dispositif et engagé depuis plus de sept décennies au côté du développement du continent en particulier l’Afrique subsaharienne. L’Agence, appelé guichet public financier de la France s’est révélée très active ces cinq dernières années sur le champ africain qui a englouti 1/3 de ses engagements financiers (soit 28,9% de l’activité globale de financement) pour un encours en termes d’autorisations de financement, estimé à plus 2013,5 millions d’euros, à fin 2012. L’établissement financier public français affiche une activité dépassant la barre des 7 milliards d’euros, avec un décaissement de 5 milliards d’euros en juin 2012. Sur les engagements totaux et autorisations de financements, l’AFD devrait décaisser quelque 3,6 milliards d’euros au titre de l’aide aux pays pauvres.
En effet, l’AFD utilise prioritairement les subventions disponibles (186 millions d’euros en 2012) pour accompagner le développement des secteurs sociaux des pays les plus fragiles du continent. Dans son portefeuille, il existe une activité dite «prêts souverains» (755 millions d’euros en 2012) qui a pour vocation essentielle de répondre aux besoins importants de financement de long terme des Etats.
Ismael Aidara
Avec les afriques
|