Questions à Chibundu Onuzo, doctorante en histoire à King’s College London et auteure du roman «La fille du roi araignée» (Éditions Les Escales).
Vous êtes actuellement en train de préparer une thèse d’histoire sur le Syndicat des Étudiants d’Afrique de l’Ouest (West African Students’ Union ; 1925 – années 1960). Quelle est l’importance de votre sujet ?
Je pense que chaque doctorant(e) croit secrètement que son sujet de recherche est le plus important, le moins étudié et qu’il ou elle va révolutionner son sujet de recherche. Et bien sûr, je ne suis pas différente. Je pense que le Syndicat des Étudiants d’Afrique de l’Ouest, fondée par des étudiants ouest-africains à Londres (comme moi !), a eu un effet profond sur la croissance des mouvements nationalistes en Afrique de l’Ouest. Le groupe est à l’ origine de la carrière de nombreux étudiants africains à Londres qui ont continué à être de grands noms de la politique nationaliste africaine. Pensez aux Who’s Who des indépendances africaines : Nnamdi Azikiwe, Kwame Nkrumah, J. B. Danquah, Jomo Kenyatta et ainsi de suite. Ces hommes étaient des membres, des représentants ou tout simplement affiliés avec le Syndicat. Malheureusement, le Syndicat des Étudiants d’Afrique de l’Ouest est peu connu aujourd’hui.
Vous avez récemment publié un roman intitulé «La fille du roi araignée» (Éditions Les Escales). Pourquoi avez-vous choisi d’écrire ce livre?
C’est la nostalgie qui m’a poussée à écrire ce livre. Je vivais en Angleterre depuis environ trois ans quand j’ai commencé ce roman et je voulais écrire un livre sur mes origines. Je voulais aussi écrire sur les mondes parallèles qui existent entre riches et pauvres au Nigeria (et partout dans le monde vraiment). Ces mondes entrent rarement en collision, mais dans mon roman cela se produit quand Abike Johnson, la fille d’un homme prodigieusement riche rencontre un vendeur de rue qui vend des glaces.
Les lecteurs français ne connaissent pas bien le Nigeria. Si vous deviez recommander des livres traitant de l’histoire du Nigeria et/ou de la littérature nigériane, lesquels choisiriez-vous?
Ceci est toujours ma partie préférée des entretiens. Donc, sans aucun ordre particulier :
- Sefi Atta, Everything Good Will Come.
- Chinua Achebe, Arrow of God.
- Wole Soyinka, Ake.
- Molara Wood, Indigo.
- Chimamanda Ngozi Adichie, Purple Hibiscus.
- Eghosa Imasuen, Fineboys.
- Noo Saro-Wiwa, Looking for Transwonderland.
- Adewale Maja-Pearce, Remembering Ken Saro-Wiwa.
Avec liberation