La Commission européenne estime ce vendredi matin que des “progrès suffisants” ont été réalisés lors des discussions sur le Brexit, ouvrant la porte à l’ouverture de la deuxième phase de négociations entre Londres et l’UE.
Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont effectué des “progrès suffisants” dans les négociations sur les termes de leur séparation pour passer à la seconde phase des discussions sur leurs futures relations commerciales, a annoncé au matin du vendredi 8 décembre le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lors d’une conférence de presse commune avec Theresa May, à Bruxelles.
L’ANALYSE DE CAROLINE DE CAMARET, SPÉCIALISTE DES QUESTIONS EUROPÉENNES À FRANCE 24
Il revient désormais au Conseil européen, instance qui regroupe les dirigeants des États membres, de valider le constat de la Commission, est-il précisé dans un communiqué de l’exécutif européen.
“Si les 27 États membres acceptent notre évaluation, nous, la Commission européenne et notre négociateur en chef Michel Barnier, sommes prêts à entamer immédiatement les travaux de la deuxième phase des négociations”, a indiqué Jean-Claude Juncker.
“Le défi le plus difficile” à venir
“Le défi le plus difficile” des négociations est à venir estime Donald Tusk, le président du Conseil européen qui a évoqué “un succès personnel pour Theresa May”. “Nous savons tous que se séparer est dur, mais se séparer et construire une nouvelle relation est encore plus dur”, a-t-il prévenu.
Pour Michel Barnier, “la version finale de l’accord de retrait devra être prête pour octobre 2018”, afin de donner le temps au Parlement européen, et aux Parlements nationaux concernés, de ratifier le texte. Le négociateur en chef du Brexit a par ailleurs indiqué que l’UE travaillera sur un accord commercial avec Londres semblable à celui avec le Canada.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, a jugé cet accord est “une marque de bon sens”.
“Des engagements importants” sur le cas irlandais
Les avancées exigées par l’UE ont été réalisées dans les trois dossiers jugés prioritaires : la gestion de la frontière entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord, le règlement financier de la séparation et les droits des citoyens expatriés.
L’ANALYSE DE PIERRE BENAZET, CORRESPONDANT DE FRANCE 24 À BRUXELLES
“Les citoyens de l’Union vivant au Royaume-Uni et les citoyens britanniques installés dans l’UE à 27 conserveront les mêmes droits une fois que le Royaume-Uni aura quitté l’UE”, assure la Commission.
Londres a aussi “pris des engagements importants pour éviter la mise en place d’une frontière physique [entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord]”. “En Irlande du Nord, nous garantirons qu’il n’y aura pas de frontière dure”, a assuré Mme May. L’UE comme le Royaume-Uni veulent ainsi protéger l’accord du Vendredi saint, conclu en avril 1998, qui avait mis fin à trente ans d’affrontements sanglants entre nationalistes et unionistes nord-irlandais.
Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a salué un “jour très important” dans les négociations du Brexit, ajoutant que l’accord annoncé constituait “la fin du début des négociations”.
Quant à la facture du Brexit, Theresa May a souligné qu’elle serait “équitable” pour les contribuables britanniques.
Les deux camps se sont accordés sur une “méthodologie” de calcul, pas sur un chiffre final. La somme est estimée entre 45 et 55 milliards d’euros selon des sources européennes.
Selon Michel Barnier, il n’est “pas possible calculer la facture du brexit maintenant” et avancer une somme serait “facteur de controverse”.
Avec france24