La Commission européenne vient de décider du lancement, ce mercredi 14 septembre à Strasbourg, d’un Plan d’investissement pour l’Afrique et son voisinage, de 44 milliards d’euros, afin de donner des perspectives économiques aux candidats à l’émigration en Europe…
Afin de juguler l’émigration d’une bonne partie de la jeunesse africaine, au moment où aussi la croissance des pays en voie de développement est à son plus bas depuis 2003, l’Union européenne (UE) vient de lancer un plan ambitieux d’investissement. Pour Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, qui l’a confirmé, ce nouveau plan a le potentiel de lever 44 milliards d’euros d’investissements. Dans tous les cas, de l’avis des observateurs, il arrive à point nommé, tant les cas de noyades se multiplient dans la Méditerranée. Déjà à la mi-septembre, il a été constaté, parmi les candidats à un chimérique éden européen, plus de 3 000 morts, dont des femmes et des enfants, certes tous ne sont pas africains, mais la majorité vient du continent.
Des fonds dans l’économie réelle
Calqué sur le modèle du Plan Juncker, lancé en 2015, pour les pays européens, ce soutien à l’Afrique et à son voisinage s’adresse aux investisseurs privés et publics. Ils sont invités à y injecter des fonds dans différents projets, grâce à des garanties de crédit offertes sur le budget de l’UE. Pour rappel, l’idée avait déjà été évoquée au mois de juin dernier par la Commission européenne. Il s’agissait alors d’injecter jusqu’à 62 milliards d’euros dans l’économie réelle des pays africains concernés. Une idée qui avait germé au Sommet des dirigeants des deux continents de la Villette, à Malte, en novembre 2015… Pour le président de la Commission européenne, si les États UE contribuent à ce Plan, il pourra atteindre 88 milliards d’euros.
Eradiquer le mal à la racine
En contrepartie, les pays émetteurs, à l’image de la Turquie, doivent s’engager à lutter contre les passeurs et accepter beaucoup plus de réadmissions de leurs ressortissants. Reste à savoir si les responsables vont jouer le jeu. Les desseins paraissent évidents pour renforcer l’aide au développement et répondre à l’une des causes de l’immigration.
Les niches à forte valeur ajoutée, dans l’écotourisme, l’agriculture bio, l’artisanat, la micro-industrie, la nouvelle technologie… peuvent bien être investies par toute cette jeunesse. Mais quid de l’encadrement, de la concussion, du manque de solidarité, du clanisme ? Des tares qui ne feront qu’empirer un phénomène qui n’a que trop duré, tant les candidats à l’émigration sont confrontés à des espoirs vains, ayant pour ultime recours la mendicité et d’autres situations dégradantes dans les métropoles des pays de transit ou de destination. Il s’agit de capaciter les candidats à l’émigration, en les réintégrant dans le socle du développement de leurs pays.
DAOUDA MBAYE, RÉDACTEUR EN CHEF
Avec les afriques
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